Il y a des jours comme ça. Où on voit tout en gris. Où l’on n’arrive pas à relativiser. Où les angoisses prennent le dessus. L’angoisse que tout ce qu’on craint dans un coin de notre tête n’arrive. Ces angoisses qu’on ne se permet pas de laisser vivre. Mais des fois ça déborde.
Ces jours où notre cerveau décide de voir le verre à moitié vide. Mais il est nécessaire de vivre des jours comme ceux-là. Car tout n’est que dualité. Le bonheur n’existe que parce que son inverse existe.
Laisser son esprit vivre ses craintes, les exprimer pour mieux les déceler.
Dans un trajet retour, je regarde le paysage défiler par la fenêtre du train avec ma playlist nommée « dépression » dans les oreilles.
Le train crée ce truc dramatique chez moi, où j’aime ressasser le passé, même si ça peut être douloureux. Car des fois il faut savoir s’autoriser des moments de déprime passagère, mêlée à une mélancolie au goût amer. Vivre cette peine, ces craintes, cette nostalgie. La nostalgie d’un moment à peine terminé qui prend déjà le dessus. Car on se rend compte du temps qui file, que c’est peut-être la seule fois où on avait l’occasion de vivre ces moments.
La nostalgie. Quelle émotion étrange et contradictoire. Je déteste la vivre. Pourtant elle est signe d’un bonheur immense vécu autrefois. Accompagnée de morosité. On regrette un moment, une période, un souvenir, un lieu, un âge, une personne, une relation. Mais au fond on sourit. Car tellement reconnaissant d’avoir vécu ce qui est désormais un précieux souvenir.
On dit que le seul moment qui importe réellement est le moment présent. Car le passé est déjà parti, et le futur n’existe pas encore. Mais nous vivons aussi le moment présent par le prisme de nos souvenirs, et l’espoir d’en créer de nouveaux. Aussi beaux, voire meilleurs que ceux que l’on a vécus.
Alors, quand ces moments ou ces jours de mélancolie arrivent. Qu’on n’arrive plus à voir ce qui va. Rappelons-nous tous ces beaux moments si chers qu’on a vécus. Rappelons-nous la chance réelle, qu’on croit si souvent acquise, alors que rien dans ce monde ne l’est, d’avoir une famille sur qui compter, des amitiés sincères qui nous rechargent, une relation sereine avec soi-même, un chez-soi chaleureux, une santé précieuse et des souvenirs plein la tête.
Pratiquez la gratitude, le plus souvent que vous le pouvez. C’est un réel apprentissage et une vraie thérapie qui entraîne notre cerveau à voir le bon côté des choses, et à relativiser lorsqu’un événement difficile survient.
Se trouver reconnaissant pour la moindre petite chose. Savoir apprécier une journée ensoleillée, les chants des oiseaux, l’arrivée du printemps, savourer une viennoiserie ou une boisson chaude.
S’entraîner à sincèrement apprécier les petites choses, créer un changement à grande échelle. Alors, on est mieux paré à affronter ces jours de morosité.
Théodora
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